Ink on Paper
2012
Epreuve, 7 x (210 x 140 x 2.5 cm).
Materials: shapecut diasec photo's
Collection: Courtesy Lars Morell.
L’œuvre de Lars Morell (°1980) trouve ses racines dans un champ d’intérêt culturel très large, allant d’anciennes inventions scientifiques aux cabinets de curiosités, et de la musique pop aux spectacles de prestidigitation. Morell utilise l’espace d’exposition comme un lieu théâtral et illusoire. Une approche analytique qu’il combine à des éléments mystiques et oniriques. Ainsi, il conjugue dans l’exposition une forme étrange, dissimulée sous une toile noire drapée, avec l’arrière jauni d’affiches anciennes. On aperçoit des reproductions d’affiches historiques de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, à peine lisibles. Ces affiches font la promotion de spectacles d’illusionnistes. L’une d’entre elles réfère, par exemple, au tour de magie de Harry Houdini pour se dégager d’une camisole de force. La sculpture de bronze Silent Codes donne l’impression au spectateur de se retrouver au beau milieu d’un tel spectacle. Sous le titre générique de Porta’s Description, Morell réunit ces deux types d’œuvres qui renvoient à un texte du physicien italien du XVIe siècle Giambattista della Porta, expliquant comment voir dans une pièce des choses qui n’y sont pas. Della Porta a publié ce texte dans son ouvrage le plus célèbre, paru en 1558, Magia naturalis sive de miraculis rerum naturalium (La Magie naturelle, ou les secrets et miracles de la Nature), une compilation traitant de toutes sortes de curiosités observées dans les sciences naturelles et de leurs applications. Ainsi, l’ouvrage contient, entre autres, une description de l’utilisation d’une lentille dans une camera obscura ou de l’effet de chaleur des rayons lumineux, et aborde en profondeur l’utilisation de l’encre invisible. Dans le texte mentionné, Della Porta décrit de manière plus spécifique le procédé selon lequel des illusions optiques, des effets de fumée et l’usage de miroirs peuvent faire apparaître et disparaître des silhouettes.