Werk van jonge kunstenaars [Works by Young Artists]

Ensemble

« Si souvent, on a affirmé que l’art pictural est au bout du rouleau, mais c’est une ineptie. » - Narcisse Tordoir

Narcisse Tordoir a longtemps travaillé avec différents jeunes artistes professionnels émergents à la Rijksakademie à Amsterdam, une école des beaux-arts qui a choisi d’ancrer sa formation, entre autres, sur la mise en regard de cultures très diverses. Les étudiants y apprennent à troquer un art étriqué et replié sur lui-même contre une attitude engagée dans laquelle l’art devient un acteur tangible d’un processus de changements culturels et politiques.

La dernière œuvre qu’on aperçoit en montant l’escalier, The Situation is Fluid (2011) (2011), est d’Ayman Ramadan. La citation qu’on peut lire sur cette plaque bilingue (anglais et arabe), comme on en voit souvent dans les rues du Caire, provient d’une déclaration de la Maison-Blanche sur la situation en Égypte peu de temps après la Révolution du 25 janvier. Blogueurs et manifestants ont raillé cette phrase pour mettre en exergue l’approche problématique des États-Unis à l’égard du Moyen-Orient. Les Cairotes ont répandu la plaque de Ramadan dans les rues, l’intégrant de la sorte à la mise en cause du pouvoir et de ses alliés. L’art devient ainsi très actuel, s’implique, prend position et soutient la population dans sa contestation.

L’œuvre de Hamid El Kanbouhi fait également montre d’une attitude engagée. Il réalise ses œuvres pour la société et aspire à produire de l’art qui aurait un droit d’existence au-delà du monde de l’art. En déplaçant le quotidien vers un environnement différent – en l’occurrence le musée – El Kanbouhi crée avec Amsterdam (2011) un nouveau cadre dans lequel le spectateur peut se rapporter au sujet, à savoir les passants dans la rue. L’artiste est en permanence en quête de voies encore inconnues, susceptibles de fournir au public de nouvelles perspectives sur ces sujets. En partant de l’idée que tout recèle quelque chose de divin, l’artiste représente sa surprise face à l’existence humaine. La vache est pour El Kanbouhi un symbole de la masse pouvant adopter une forme organique : on la trait et elle devient une métaphore pour la vague d’allées et venues entre les Pays-Bas (où il vit) et le Maroc (où il est né).

Stéphanie Saadé (Liban, 1983) franchit un pas de plus et associe le spectateur à sa recherche sur l’histoire du paysage. Structure 3 (Suspended Horizon) (2012) se concentre sur le fait d’isoler un seul élément – l’horizon – de la nature et de le resituer dans une relation artificielle à une pièce de mobilier ou au spectateur en personne. Celui-ci peut décider de quelle manière il souhaite se rapporter à l’œuvre : de façon contemplative, active, passive ou expérimentale. Le mouvement fluide du soleil couchant peut être considéré comme une métaphore de l’attitude libanaise face à son passé violent et aux conflits actuels.

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